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Animal repos dans la presse. |
VERS L'AVENIR Faire incinérer sont chat ou son chien, c'est désormais possible. Depuis un mois et demi, un crématorium pour chiens et chats s'est ouvert à Sombreffe, à l'initiative de deux femmes, Une première en Wallonie. Patricia Vraie et Marie Henriette Essel ont ouvert ce premier crématorium wallon pour animaux domestiques dans le zoning de Keumiée (Sombreffe), derrière la société Soneville, spécialisée en recyclage de déchets. Un endroit intéressant, du fait de sa position centrale. Dès l'entrée, une salle d'attente, claire, avec au mur une peinture bariolée représentant une dame maternant son toutou. Patricia Vraie n'a pas ouvert cette installation unique en Wallonie par hasard. Elle aime les animaux, un point c'est tout. L'idée lui est venue à la mort de son chien, avec lequel elle a échangé de l'affection, voire de la complicité pendant 12 ans. "Je ne pouvais pas l'enterrer, dit-elle, parce que cela nuit à l'environnement, surtout les bêtes qui ont subi avant de mourir des traitements médicamenteux ou nucléaires sévères". Peu de temps l'émission "Trente millions d'amis" a évoqué une alternative à l'inhumation illégale au fond du jardin : la crémation. Le sujet n'est plus tabou chez les humains, de plus en plus de personnes, dans un souci d'écologie, manifestent le désir de se faire incinérer. Des gens en peine Chez les animaux, par contre, on y pense moins. Avant l'ouverture de ce crématorium wallon, il n'en existait qu'un, à Boom, près d'Anvers. En cela, une réelle demande va être rencontrée en Wallonie. "En général, confie Patricia Vraie, nous 'incinérons que de gros chiens". de vieux chiens souffreteux, à bout de souffle, ou d'autres qui ont dû être euthanasiés pour cause de cancer. La vue de ces bêtes mortes ne la dégoûte pas. Parce que la plupart ne sont pas abimées. "Mais le plus pénible, ajoute-t-elle immédiatement c'est la peine des gens, surtout chez les dames". Il ne faut pas en rire, perdre son chien, animal de compagnie par excellence, engendre une grande tristesse chez son maître, voir du désespoir. Comme un vide. Patricia Vraie et Marie-Henriette Essel ne font donc pas qu'introduire machinalement l'animal dans le four. Face à la mort d'un chien, elles ont les paroles réconfortantes pour ceux qui ont du chagrin et qui pleurent. leurs gestes et leurs mots disent tout le respect qu'elles vouent à l'animal mais, bien au-delà, à l'épreuve de la séparation qui se lit dans les yeux larmoyants de leur maître. La douleur est quasi identique, bien que sans doute moins intense, à celle qui accompagne le décès d'un être cher. "Il faut comprendre que la mort, d'un homme comme d'un chien, est un déchirement ajoute Marie-Henriette Hessel, on leur apporte du réconfort et ils partent content, comme soulagés." Pour faire le deuil, s'ils le désirent, il pourront même emporter les cendres, pour les concerver dans une urne ou les disperser chez eux, dans le jardin, à l'endroit où leur chien aimait folâtrer ou s'assoupir. A l'avenir, ils pourront aussi les épandre dans un terrain attenant au crématorium, c'est un projet. Propre et digne " Nous donnons la garantie que les restes de l'animal ne seront pas recyclés, ils sont rendu à la nature poursuit Patricia Vraie, on a voulu offrir un service propre et digne à l'animal qui décède". C'est en effet le procédé le plus propre, le plus écologique. En dehors de la crémation et de l'inhumation, c'est le clos d'équarissage qui se charge de ramasser toutes les bêtes crevées, du simple matou que le vétérinaire a dû "piquer" aux vaches et aux cochons. Le clos travaillant à un rythme industriel, ne fait pas dans la dentelle. Les cadavres, avant leur recyclage en farine, si décrié par la crise de la dioxine, ont le temps de pourrir. Cela va à l'encontre du respect de l'animal. A ce niveau, les responsables du crématorium de Sombreffe souhaiteraient que les vétérinaires changent leur fusil d'épaule, en recourant d'avantage à la crémation, du moins en ce qui concerne les animaux domestiques, qu'au clos d'équarissage. Précisons que Patricia Vraie et Marie Henriette Hessel, si elles aiment les animaux, gardent le sens des proportions. Bien sûr, un chien, un chat, restent des animaux, qui ne parlent pas, qui ne pensent pas. On ne rajoute pas d'émotion inutile."Mais complète la première, on humanise les animaux. A la limite, on se demande s'ils ne nous comprennent pas". Ofifille, avant Cléo et Gamin Ouvert depuis un peu plus d'un mois, le crématorium "Animal Repos" rencontre déjà du succès. Il commence à être connu. Hier plusieurs bêtes y ont été incinérées dont la première sur la liste, un berger allemand baptisé Ofifille. La bête est arrivée la veille, et a passé la nuit au frigo, enveloppée dans un sac de plastique spécial. Le vétérinaire a dû l'euthanasier en raison d'une paralysie de l'arrière- train. Son maître, un gembloutois, a accepté que l'on assiste à la crémation. Ce n'est bien sûr pas une cérémonie, même si cet adieu à l'animal, si attachant de son vivant, beigne dans un climat de respect chargé d'émotion. Sa femme ne l'a pas accompagné, elle travaille, mais lui comme elle n'en ont pas dormi de la nuit. Car ils ont perdu celles qui a animé dix ans de leur vie et qui dormit même à leurs côtés, au pied de leur lit. Ils en pleurent toujours, surtout madame. L'homme a des regrerts : "Je l'ai mise dans un club, pour développer l'agilité et l'obéissance, et l'attaque. Je n'aurais pas dû" dit-il. Avant l'incinération, il a souhaité voir une dernière fois la tête de sa chienne. Puis, Patricia et Marie-Henriette ont officié, poussant sa dépouille dans le four. Cela étant fait, nous avons rejoint le salon, pour partager une tasse de café. Pour un animal de cette taille, 90 minutes sont nécessaires pour le réduire en cendres, à une température de 1200 degrés, tandis que 15 minutes suffiront pour brûler un chat. Après quoi ce maître retournera chez lui avec les cendres. Ce mercredi -là, après Ofifille, Cléo, Gamin et un autre Saint Bernard ont ainsi été incinérés. Dans la dignité.
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